Longanes du jardin
À la demande de certains d’entre vous - dont maman Truchaud - et afin de combler tout le monde, voici quelques détails de la vie quotidienne à Tahiti.
Frites de patates douces, burger de poisson
Quand on sait que les premiers colons venaient du Sud-Est asiatique, ceci nous éclaire un peu sur les couleurs, les habitudes et la cuisine tahitienne. Ici, nous consommons ÉNORMÉMENT de poisson cru (beaucoup de thon rouge, pourtant en voie de disparition il me semble) arrosé de citron vert du fenua et servi avec du chou rouge, de l’avocat, de la salade, des herbes, et ce même par 40°C au soleil. On peut acheter le poisson au supermarché ou sur le bord de la route où il pend parfois toute la journée (comme à Shanghai), mais nous n’avons pas encore osé tester la version non réfrigéré (ils sont trouillards ces popa’a !).
Beaucoup de fruits aussi (mangues gigantesques et délicieuses de différentes variétés, longane - ou œil du dragon, délicat avec la texture du litchi - énormes avocats à la saveur de beurre (ils remplacent parfois ce dernier dans les pâtisseries), papayes, ananas de Moorea, uru, noni - ou nono - pas bon, fruits de la passion, mais meilleurs et plus variés qu’en France, notre préféré, l’abiu - en plus on en a dans le jardin ! - noix de coco sous toutes ses formes… des fruits tropicaux quoi. Du riz pour accompagner les plats et le thon cru, des frites de patate douce ou de taro… On trouve presque de tout, par intermittence parfois, selon les arrivages et la politique locale d’importation, 3 à 6 fois plus cher qu’en France. Nous vous proposerons prochainement une recette typique.
Poisson perroquet en barquette, bleu, comme les crevettes, les moules...
Bon d'accord, cette tenue pas pour tous les jours... mais pas loin - Danseurs tahitiens
Les fringues…
Il faut aimer les fleurs et les couleurs vives et ne pas imaginer porter des vêtements longs ou des chaussures fermées (chaleur et humidité). Il y a toutefois une boutique Lacoste pour les popa’a, plus classique, mais avec des tailles… selon arrivage sur l’île (il faut demander en avance les dates de livraison prévues et se ruer LE PREMIER à l’ouverture pour trouver son bonheur… ou pas). C’est à Moorea que les boutiques proposent les produits les plus… « mettables ». Mais il y a de chouettes collections à Papeete aussi.
Niko, prêt pour aller bosser... (Christophe, tu ne dis rien!)
L’alcool...
Les rhums locaux sont très bons, très chers, les vins d’une grande finesse, très étonnants et peu accessibles également (les vignes poussent souvent sur des atolls étroits), la bière Hinano est une institution et il est interdit d’acheter de l’alcool où que ce soit le dimanche à partir de midi (loi de pays pour lutter contre l’alcoolisme). Car le loisir du dimanche, c’est plage, barbecue, avec la glacière gonflable dans l’eau, la famille autour et la descente de TOUTES les bouteilles fraîches en écoutant à fond des Remix tahitiens - que nous adorons - sur des baffles ÉNORMES parfois une dizaine connectées entre elles !
Merci Mélanie pour le rhum ! Entre autres...
Les horaires de vie…
Comme nous l’avons déjà dit, la nuit tombe tous les jours vers 18h00 (comme à Shanghai), 18h30 en ce moment car l’été est là. Le jour se lève vers 4h30-5h00, comme nous. Le boulot commence à 7 heures le matin et se termine entre 16h30 et 18h00 en général, cela dépend. La pause de midi est courte (1 heure max). Toutes les boutiques ferment à 17h00 sauf le supermarché (22 heures pour Carrefour voire H24 pour certains). Quand on commande des produits en grande quantité, c’est plus cher, parce que ça prend plus de temps à préparer et c’est fatiguant (logique tahitienne).
Supermarché de Faa'a - Carrefour en musique !
Les trajets en général, la route en particulier…
Les embouteillages sont monstrueux ici et pour cause, il n’y a qu’une seule route qui fait le tour de l’île ! L’idéal est de vivre dans la capitale ou plus loin (Mahina, ou autre) et de partir vers le sud le matin pour rentrer vers le nord le soir. Dans l’autre sens, ce sont… des kilomètres de bouchon et plus d’une heure de trajet pour effectuer parfois 10 km. Les autres déplacements se font en bateau (pour les îles, surtout Moorea notre proche voisine à 25 minutes de traversée) ou en avion (nous sommes perdus au milieu du Pacifique). Il y a de très nombreux scooters, de plus en plus de vélos et le marché automobile ne répond pas ici aux mêmes critères qu’en France. Il vaut mieux avoir un 4x4 Pick-up et il est recommandé de ne pas utiliser son scooter lors de la période des pluies (on ne voit plus les nids de poule avec l’eau). Les voitures sont vieilles, défoncées et coûtent une blinde ;-D Le contrôle technique n’existe pas. À titre d’anecdote, nous avons éclaté un pneu la semaine dernière sur un bout de grillage en bord de chemin… il n’y avait pas de roue de secours dans le véhicule, mais l’entraide fonctionne bien ici. Bon évidemment, au regard de la taille de l’île, pas de métro, pas de tramway, des bus (faut pas être pressé et surtout ne pas se fier aux horaires, ils sont… indicatifs). Des trajets en [coucou] ou en hélico sont possibles. Avis aux amateurs…
Le moyen de transport le plus rapide, après l'hélico... ;D
La littérature, l'art et le cinéma…
Malgré une adorable invitation de nos potes Los Batieros, nous n’avons pas encore été au cinéma, mais les films sont les mêmes qu’en France a priori. Pour les livres, c’est très frustrant, ils sont hors de prix ici, mais l’éditeur AU VENT DES ÎLES propose un vaste choix, de la littérature enfantine aux ouvrages scientifiques, pas toujours qualitatif au niveau de l’impression pour les romans, mais avec des histoires locales intéressantes. Une copine nous disait le WE dernier qu’elle commande à la FNAC (ils livrent ici !!!!!!!!!), mais nous nous la jouons « récup’ » quand nous passons par la galerie commerciale 'Pacific Plaza' où, sur un stand-étagère d’échanges, de vieux livres pourris sont mis à disposition gratuitement, avec tout de même quelques bons polars récents (2018 !). Il y a des expos d’artisanat local, des galeries d’art… Des Musées, mais pas grand chose.
Le temps qu’il fait…
On nous avait annoncé des trombes d’eau pour l’été, finalement ce sont des averses le soir, la nuit ou le matin le plus souvent et les pluies ont tellement tardé à arriver que les anciens commençaient à pronostiquer une année à cyclones. Mais pour le moment, RAS. On verra bien. Actuellement nous vivons dans une étuve, chaleur et humidité intenses, mais l’océan est là pour nous rafraîchir (enfin, 30-32°C la flotte, il paraît que nous allons bientôt la trouver froide…). Ce sont des averses de pluie tropicale : incroyablement abondantes et pas vraiment glacées mais toutefois rafraîchissantes, un peu. Il est rare d’avoir une journée complète sans soleil, mais il semblerait que cela arrive parfois. À suivre…
Entre 4h30 et 5h00 - Lever du jour dans le jardin - décembre 2019
Les sons…
Ici, ce sont les oiseaux tropicaux qui nous réveillent le matin, la nuit on entend les mouvements de l’océan, à partir de 3h30, les chiens et les coqs sauvages dialoguent partout sur l’île. Les premières nuits, la cacophonie empêche le sommeil, maintenant on pourrait se réveiller paniqués parce que la nuit est trop silencieuse… La circulation est parfois bruyante, un peu partout, les avions qui atterrissent et décollent aussi car l’aéroport est proche des principaux lieux d’habitation. Mais il n’y a pas beaucoup de vols. Il y a un fond sonore de jungle dans les lieux les moins habités et la nuit aussi parfois.
La poule d'André, notre voisin (une demoiselle néo zélandaise...)
Les animaux…
Nous partageons notre maison - nous avons déménagé, d’où notre silence prolongé - avec des margouillats (ils ont une grande gueule le soir et le matin et déposent leurs offrandes digestives un peu partout), la poule du voisin (idem, avec une prédilection pour le séjour), des moustiques (je suis au bout de ma vie… et les épidémies de dengue s’enchaînent), des bulbuls, des vinis très mignons et des espèces que nous n’avons pas encore identifiées (mais ils restent dans le jardin), beaucoup d’insectes variés (nous flippons grave pour notre première rencontre avec les cent-pieds) et ces chiens, ces centaines, milliers ?? de chiens faméliques, abandonnés, qui se reproduisent partout, sont maltraités, se battent entre eux… C’est atroce ! Ils viennent à nous parfois, avec ce regard implorant pour voir si, peut-être, y’aurait pas une petite place pour eux chez nous. Mais toujours avec un peu de crainte parce que si nous donnons des friandises canines (nous en avons toujours sur nous), d’autres donnent plutôt du bâton. Par contre, même si le chien était un plat apprécié (y compris par Cook lors de sa venue ici), il est rarement consommé aujourd’hui, sauf dérapage… (c’est puni par la loi maintenant). Les coqs et les poules sauvages se promènent partout : dans les locaux de la Présidence, au supermarché parfois, dans les rues, à l’université, à l’aéroport… Ils font leur vie de volatiles tranquilles et se reproduisent, se reproduisent, se reproduisent…
Le PIB...
Artificiellement gonflé par les salaires indécents perçus par les expatriés, répercutés sur les loyers et les prix en général, ils plongent les autochtones dans des situations de pauvreté dramatiques générant une montée du nationalisme importante et prévisible au regard de la misère qui se développe. Au final, tout le monde est perdant car tout est cher. La politique fiscale est intéressante, l’impôt dérisoire, les tahitiens sont donc presque tous « patentés » comme on dit ici et vivent aussi des revenus perçus par ce statut ressemblant à celui des auto-entrepreneurs en France. D’ailleurs, comme ils aiment la liberté et produire à leur rythme (qui n’est pas tout à fait le même que chez nous), ils apprécient cette forme de libéralisme leur permettant d’avoir toutes ces activités propres à l’île : fabriquer des couronnes et des colliers de fleurs - portés par les femmes en fin de semaine - du monoï artisanal, des huiles et potions magiques pour tout guérir, vendre leurs fruits et légumes dans la rue, créer et vendre des vêtements locaux, des bijoux, des perles, du poisson, des paniers, des chapeaux et des éventails en pandanus, des meubles du fenua fabriqués sur mesure, chanter (mais je ne sais pas quel statut précis ont les artistes), proposer des repas et des boissons dans les roulottes… j’oublie certainement des activités, il y a tellement de choses ici. Si ! Les loisirs touristiques (où récemment vous pouviez servir de repas aux requins lors des « sorties baleines » du mois de novembre, entre autres). Tout ne peut pas être idyllique dans ce Paradis terrestre et tout a un prix ! Nous évitons pour notre part les fameuses sorties attrape-cons et les baignades trop proches de la haute-mer, toutefois, à Moorea, une rencontre avec certaines espèces peut se produire, donc nous restons dans les zones à coraux où seuls ces petites putes de poissons Picasso peuvent vous mordre, mais surtout en période de reproduction et la morsure est, selon Niko, supportable.
©ALX est entrée dans une intense et délectable phase kitsch... Amen!
Pour des vieux nous sommes en pleine forme, avec des périodes moins cool selon les épidémies du moment (c’est pareil en France), les migraines d'Alex (moins fréquentes ici), nous sommes sveltes (enfin, on essaie de se maintenir), musclés (mais pas trop), beaux (ça dépend des jours ;P), cons (mais pas plus que les autres), heureux (là, on touche un point important et c’est, je crois, le principal, non ?).
BONNES FÊTES DE FIN D’ANNÉE À TOUS !!
NOUS ALLONS PRÉPARER NOS CARTES VIRTUELLES DE NOUVELLE ANNÉE PROCHAINEMENT (PAS TROP EN RETARD CETTE FOIS, ESPÉRONS). NOUS VOUS AIMONS LES AMIS, NOUS PENSONS À VOUS MÊME SI CE N’EST PAS FLAGRANT QUAND NOUS FAISONS LES CONS DANS LE LAGON ET DANS DES HÔTELS DÉSAFFECTÉS POUR VOUS DIVERTIR !
À bientôt…
PS : il semblerait que certains de vos commentaires n’arrivent pas jusqu’au blog… Nous allons tenter de résoudre la question, mais nous n’avons pas encore trouvé l’origine du problème. Toutes nos excuses. Nous adorons, dans tous les cas, tous les messages que vous nous faites parvenir régulièrement, y compris par e-mail. Merci à vous les amis ! Merci Ingrid pour les photos-souvenir réexpédiées à Nils et Arthur... Et merci Alain pour le reportage envoyé récemment !
Photos, vidéos, Infographie&montages ©ALX2019
Salut les loulous merci pour ces forts moments partagés, faites gaffe quand même avec la dengue et bonne continuation à vous. Trop sexy Nico dans son mini pagne!!!
RépondreSupprimerBises
Maria
Les photos sont magnifiques !! Bonnes fêtes de fin d'année aussi, on pense foooooooooort à vous ! Et on veut une photo de papa ET maman en tenue de danseur :P
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